Omar Khayyâm
Qu’il soit l’auteur de tous ces quatrains ou non, Omar Khayyâm est sans doute le poète persan le plus connu. Mais sa vie est entourée de mystères.
Il s’appelait Hojjat al-Haqq Khâdjeh Imâm Ghiyâth ad-Din Abdoul Fath Omar Ibn Ibrâhim al-Khayyâm Neyshâbouri mais la postérité le connaît sous celui d’Omar Khayyâm.
On ignore la date précise de sa naissance mais il est sans doute né en 1048 à Nishapour dans la région du Khorassan en Perse au nord-est de l’actuel Iran et il vécut jusqu’en 1131. Contemporain du sultan seldjoukide Malek Shâh, il fut
l’un des savants les plus célèbres de son temps.
Après avoir vécu à Nishapour, où il étudia sous la direction des grands maîtres de son époque et fut initié à l’œuvre et à la pensée d’Avicenne, il séjourna à Samarcande, où il écrivit son ouvrage le plus connu, Traité des démonstrations de problèmes d’algèbre. Puis le sultan Malek Shâh l’invita à faire partie de l’équipe chargée de la réforme du calendrier solaire, où il introduisit notamment l’année bissextile et évalua la durée de l’année à un peu plus de 365 jours. Il fut également chargé de la construction d’un observatoire à Ispahan. Cependant, après la mort de Malek Shâh et de son vizir Nezâm-ol-Molk, Omar Khayyâm perdit ses mécènes. Il mourut quelque temps plus tard à Nishapour.
De son vivant, au XIIe siècle, Khayyâm était surtout connu comme mathématicien, astronome et philosophe. Il fut l’un des plus grands précurseurs de l’algèbre dans la lignée de ce qui avait été initié par les mathématiques grecques ou indiennes. Mais, si les spécialistes de l’histoire des sciences ont du mal à voir en lui l’auteur de courts poèmes épigrammatiques appelés Robaiyat ou Rubaiyat, c’est pour ces quatrains, dont l’inspiration est étonnamment moderne et avant-gardiste, qu’il est aujourd’hui célèbre et traduit dans le monde entier.
Il existe tant de versions différentes de cette œuvre qu’il est aujourd’hui très difficile de savoir lesquels de ces quatrains sont vraiment de Khayyâm. Et le nombre des rubaiyat varie d’un exemplaire à l’autre. Cependant un corpus a été réuni et considéré comme irréfutable, dans lequel ont été repérés autant que possible les quatrains douteux.
Et ce sont, authentiques ou non, 143 quatrains qui constituent le recueil des Rubaiyat, que Patrick Reumaux a réunis ici et intitulés Quatrains à odeur de vin et de rose (Emmanuelle Collas, 2021).